Le 18 mars, nous sommes arrivés très tôt à l'aéroport d'Auckland mais nous nous doutions déjà que nous ne pourrions pas aller en Nouvelle Calédonie car l'obligation de s'isoler venait d'être mise en place pour toute personne arrivant sur le territoire.
On tente quand même de se renseigner. Pour accéder à l'enregistrement on passe d'abord devant un médecin qui nous pose quelques questions et prend notre température. C'est bon, nous avons notre attestation, nous sommes en bonne santé. Nous pouvons embarquer mais nous devrons bien rester confinés 14 jours et pas sûr de pouvoir revenir ensuite en Nouvelle Zélande. Vu le prix des logements en Nouvelle Calédonie, nous ne voulions pas nous ruiner à rester confinés là bas.
Une décision à prendre
Ça chamboule tout, on se retrouve avec tous nos bagages à l'aéroport, sans logement, sans voiture. On se dit aussi que le pays risque à son tour de confiner tout le monde (et c'est ce qu'il s'est passé 6 jours après). Nous qui cherchions du travail, tous nos entretiens ont été annulés en raison du COVID-19, la situation ici a l'air d'être tendue si on a besoin de travailler.
Christopher et Blandine, avec qui nous devions partir en Nouvelle Calédonie décident de chercher un vol pour rentrer en France et trouvent une solution pour environ 600€ par personne, départ dans l'après-midi. On hésite, on ne voulait pas partir si soudainement comme ça mais tant pis, c'est plus raisonnable de rentrer.
70h de vols et escales au total
C'est parti pour un long voyage, 4 vols différents pour un total d'un peu plus de 70h à passer dans les aéroports et les avions ✈️
Auckland > Sydney > Singapour > Dubaï > Lyon
Première escale rapide à Sydney, seulement 1h30 d'attente, on n'a même pas eu le temps de visiter l'aéroport mais la vue de l'avion était sympa, on a pu voir l'opéra !
Ensuite direction Singapour, on profite comme il faut des derniers vols commerciaux en buvant plein de vin. Ça fait bizarre de se dire qu'on est presque parmi les derniers à pouvoir prendre l'avion "librement" dans le monde. Les avions ne sont pas pleins mais tout se passe normalement.
L'aéroport de Singapour
Arrivés à Singapour, 21h d'attente avant le prochain vol. Comme nous avons la nationalité Française nous n'avons pas pu sortir. Les français n'y sont plus autorisés à cause du virus. Ce n'est pas très grave, on a de quoi s'occuper ici.
D'abord on a besoin de dormir un peu alors on cherche une place au calme et à l'obscurité : on s'allonge dans le fond du cinéma (et oui il y a un cinéma gratuit ouvert 24h/24 dans l'aéroport). Le matin on va faire des courses au 7-Elven, on achète plein de trucs bizarres et on se pose devant la TV.
L'après-midi, c'est piscine à l'extérieur par 32° ! Même enfermé dans un aéroport, on profite bien de nos dernières heures de liberté avant de s'enfermer en France.
On ne manque pas de distraction ici, il y a même un jardin botanique avec des papillons !
Escale à Dubaï
On ne sait même plus quelle heure il est et depuis combien de temps nous n'avons pas vraiment dormi, mais on y est presque ! "Plus que" 14h d'attente avant notre dernier vol qui nous ramène en France.
Le temps parait beaucoup plus long ici car il n'y a pas vraiment d'endroit confortable pour se détendre. On arpente l'aéroport à la recherche de quelque chose à manger mais à part des magasins de luxe et de la mal-bouffe, il n'y a pas grand chose.
Ça y est, nous y sommes ! Nous arrivons à Lyon fatigués et avec une valise en moins, perdue dans un transfert à Sydney. Nous ne la reverrons certainement pas avant la fin de tout ce bordel mondial.
Aucun contrôle de température à notre arrivée en France, contrairement aux autres pays où nous avons fait escale. Tout est désert ici, on prépare notre petite attestation et on se rend à notre hôtel.
Après une nuit à crever de faim à l'hotel (décalage horaire et confinement oblige), on embarque dans un train vers Lille pour aller se confiner chez des amis. La gare est pleine de "rôdeurs" mais les trains sont quasiment vides.
Au total, nous avons passé près de 4 jours dans les transports avant d'arriver à destination ! Un trajet qui nous aura laissé quand même de chouettes souvenirs.